Notre approche pour atténuer l’empreinte écologique d'IndieHosters

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19 avril 2022 - Maxime Guedj

En septembre 2020, IndieHosters dévoilait Liiibre à destination des organisations conscientes qu’avoir une activité plus éthique et responsable passe aussi par l’usage d’outils numériques véritablement émancipateurs. Le fonctionnement de notre collectif, qui s’inspire de l’esprit des communs, vise notamment à assurer la pérennité des ressources que nous mettons à disposition de ses organisations contributrices.

Depuis, vous êtes de nombreuses organisations à avoir rejoint le mouvement en nous faisant confiance ou en faisant appel à une autre structure membre des CHATONS.

Mais l’hébergement de ces outils libres, outre le temps humain mis à contribution pour assurer leur fonctionnement, n’est pas neutre. Derrière, il y a des machines qui « les font tourner ». Leur fabrication, activité et fin de vie a un impact écologique.

Jusqu’à maintenant nous évoquions simplement le fait que « Notre infrastructure technique est basée dans un datacenter alimenté à 100% en énergies renouvelables et nous privilégions l’usage de machines de seconde main. » sur la page d’accueil de notre site.

Cet article a donc pour objectif de rentrer un peu plus dans le vif du sujet ensemble, voir ce que nous avons appris depuis, et vous dévoiler ce qui évolue et vers où nous allons.

Une réflexion qui ne cesse de grandir

La question écologique est centrale pour chacun·e des membres du collectif IndieHosters. Nous partageons une conscience commune des enjeux liés à l’anthropocène et ses conséquences sur les conditions d’habitabilité des êtres qui constituent le vivant dont nous faisons partie.

En tant qu’hébergeur d’outils en ligne, aussi libres et éthiques soient-ils, dans quelle mesure l’activité d’IndieHosters participe-t-elle à un futur désirable sur le plan écologique ?

Sachant qu’en 2020, le numérique est responsable de 2,1 à 3,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et que cette part devrait atteindre au moins 6% d’ici 20251, il est tout à fait légitime de se poser la question. 2

À vrai dire, elle nous obsède régulièrement car si nous n’avons aucun doute quant à l’importance (et l’urgence !) de se doter d’outils numériques émancipateurs — de se libérer des GAFAM et du capitalisme de surveillance pour le dire plus clairement — nous cherchons aussi à mieux articuler notre action conjointement à la lutte contre le changement climatique.

Et s’il est vrai que ces réflexions sont longtemps restées limitées à un petit cercle, ce temps est maintenant révolu.

Si l’on en croit cette récente étude3 menée en mai 2021 par Harris Interactive et relayée par Green-IT, 45% des français·es estiment que le numérique a un impact négatif sur l’environnement. Parmi les différentes causes que l’on peut y attribuer, 57% estiment que le stockage sur le cloud participe de cet impact négatif. Enfin, 71% déclarent être prêt·es à réduire l’impact de leur comportement sur le numérique en ce qui concerne leur utilisation personnelle d’outils numériques.

Quelque part, la lecture de ces chiffres est rassurante, cela indique que cette prise de conscience est de plus en plus partagée. Cela nous engage à redoubler d’effort et à constamment garder à l’esprit l’impact écologique des décisions prises au sein du collectif.

Voici donc un premier tour d’horizon de nos actions qui vont en ce sens.

Un centre de données « alimenté à 100% en énergies renouvelables »

Spoiler : ce n’est pas si simple. C’est ce qu’on a découvert progressivement au fil de nos interrogations et prises de conscience successives.

L’approche “market based”

Du point de vue du marché de l’énergie (approche dite « market based »), cette affirmation est correcte. Hetzner, le centre de données qui héberge nos serveurs, paie bien 100% de sa facture électrique à des fournisseurs d’énergie renouvelable d’après les certificats d’origine présents sur son site.

Plus précisément encore, une garantie d’origine est « un certificat électronique qui garantit que pour un MWh électrique soutiré (par l’acheteur de la garantie) sur le réseau électrique, un MWh d’électricité renouvelable a été injecté sur un réseau ».4

La formule pourrait laisser entendre que l’énergie qui alimente le centre de données proviendrait à 100% d’un barrage hydraulique en direct pour celui en Allemagne et à 50% éolien / 50% hydraulique pour celui en Finlande. Or on peut se douter qu’il n’est pas connecté directement au générateur relié au barrage mais plutôt au réseau national. Les électrons ne se déplacent pas5 et on ne peut pas les « trier » entre ceux qui seraient issus d’un fournisseur renouvelable de ceux d’un fournisseur au charbon.

L’approche “local based”

En fait, une représentation plus correcte de l’électricité (et donc de son empreinte écologique) qui alimente le centre de données est donnée par le « mix électrique » du pays dans lequel il est localisé (approche dite « local based »). L’Allemagne et la Finlande dans le cas de nos serveurs. En 2019, d’après Eurostat la part en renouvelable représente 14,5% du mix énergétique de l’Allemagne et 35,4% de celui de la Finlande — pour la France nous sommes à 11%6.

Extrait du rapport Eurostat, 2019.

Mais alors, quelle utilité à passer par un centre de données qui paye sa facture à un fournisseur d’énergie renouvelable ?

Première chose : cet argent participe à maintenir une installation électrique fournissant une énergie renouvelable. Encore trop peu de centre de donnéess s’y engagent et avec la hausse récente des prix de l’énergie la situation risque de ne pas évoluer tout de suite.

De l’importance de veiller aux pratiques de son centre de données

Pour la petite histoire, en début d’année nous avons remarqué avec étonnement que la section sur les engagements écologiques de Hetzner avait disparu de leur site. Je leur ai écrit le 23 janvier :

Le lendemain, je recevais cela :

We can no longer continue to absorb the rising electricity costs ». « As soon as the markets allows, we will return to using 100% green energy ».

Une réalisation âpre qui ne m’a pour autant pas arrêté en chemin :

Le lendemain, Hetzner nous écrivait pour nous dire que la section à propos de leur engagement en matière d’écologie était à nouveau disponible sur leur site, accompagné d’un certificat de garantie d’origine renouvelé concernant leur centre de données en Allemagne.

Celui pour la Finlande ne l’était pas, ils avaient simplement laissé celui pour 2021. Je leur ai également fait remarquer et après quelques relances il a été renouvelé le 18 mars.

L’histoire ne dit pas si ces échanges ont réellement eu un impact en interne chez Hetzner ou si ce n’est qu’une pure coïncidence, pour autant j’espère que vous la partager contribue à vous inciter à interpeller votre hébergeur / centre de données ainsi. Ce n’est jamais du temps perdu.

Atouts et limites des certificats de garantie d’origine

Pour revenir à notre question sur l’utilité d’un certificat de garantie d’origine, l’inconvénient est qu’il ne nous assure pas nécessairement que cet argent participe à construire de nouvelles installations en renouvelable afin d’augmenter sa part dans le mix électrique. En l’occurrence pour le centre de données en Allemagne il est question d’énergie d’origine « hydraulique », il est donc probable que l’argent participe à maintenir un barrage déjà en place depuis quelques décennies.

Autre exemple en France, « seules 1% des garanties d’origine émises en 2017 en France correspondent à des installations construites après 2015. »7 C’est pourquoi une notion plus correcte serait de dire que Hetzner a plutôt opté pour une « stratégie d’atténuation » en l’état et fait le pari qu’en achetant ces certificats le marché s’oriente vers plus d’investissements pour les énergies renouvelables. Encore faut-il que tout le monde joue le jeu.

À cela s’ajoute d’autres effets pervers liés à ce dispositif comme par exemple lorsqu’on découvre qu’un pays comme l’Islande vend des certificats de garantie d’origine à des pays européens alors que son réseau électrique est insulaire. Plus ubuesque encore, le mix électrique de l’Islande — au sens contractuel et non localisé — comprendrait alors par conséquent du nucléaire alors qu’il n’y pas une seule centrale sur l’île.8

Donc pour s’inscrire dans une dynamique de réduction, il faudrait s’assurer que les fournisseurs d’énergie d’Hetzner, c’est à dire NaturEnergie (Allemagne) et Oomi (Finlande), participent à la construction de nouvelles sources d’énergies renouvelables9. Ou mieux encore, que Hetzner opte plutôt pour l’achat d’énergie verte en direct du producteur (voir PPA) plutôt que de certificats.10

Bref, on comprend que passer par un centre de données qui opte pour l’achat de certificats de garantie d’origine reste un bon premier pas mais comporte des non-dits qui s’avèrent importants à connaître. Pour celles et ceux qui souhaitent creuser, ce rapport et webinaire du cabinet Carbone 4 ainsi que cette vidéo du Réveilleur nous ont beaucoup aidé à mieux comprendre le sujet.

Pour notre part, difficile d’en demander plus à Hetzner. On pourrait éventuellement migrer chez un autre centre de données plus exigeant de ce point de vue mais nos recherches de ce côté n’ont pas donné grand chose pour le moment.11 Par ailleurs, Hetzner se démarque par d’autres engagements complémentaires comme son marché de machines d’occasions que nous aborderons plus loin.

Reconnaissons également que nous restons un petit acteur avec une poignée de serveurs. Pour l’heure, nous avons revu les formulations sur notre site pour intégrer cette prise de conscience.

Tout n’est pas perdu, il existe d’autres voies pour aller dans le sens de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’une part, nous pouvons revoir les outils intégrés à Liiibre d’une manière à ce que leur usage soit plus sobre, et d’autre part nous pouvons agir sur la manière dont nous les hébergeons pour éviter de solliciter plus de machines (serveurs) que nécessaire. Enfin, on réfléchit à l’intérêt de participer à des initiatives de recapture du CO2 s’appuyant sur de la reforestation par exemple.

Inciter à une certaine sobriété dans les usages

Une instance Liiibre mutualisée pour les petites organisations.

Déployer une instance complète nous paraît démesuré dans le cas de petites organisations de moins de dix personnes. C’est pourquoi dans ce cas nous proposons systématiquement de rejoindre notre instance Liiibre mutualisée. À l’heure actuelle, une trentaine d’organisations en font usage ainsi que quelques centaines de micro-entrepreneur·euses et particuliers. Ce sont donc autant d’instances que nous avons évité de déployer en choisissant la voie de la mutualisation.

10 Go d’espace de stockage

Lors de notre lancement, nous avons proposé dés le départ que chaque compte sur Liiibre soit pourvu de 10Go d’espace de stockage. 1 an et demi plus tard, on remarque que ça n’a pas posé de souci, c’est même plutôt bien accueilli la plupart du temps.

Seules 2-3 organisations nous ont demandé d’augmenter ce quota mais cela était directement lié à leur métier impliquant de gros volumes (l’une travaillant dans la post-production audiovisuelle par exemple).

Une autre mesure complémentaire mise en place consiste à voir l’espace de stockage comme un bien mutualisé au sein de l’organisation. Ainsi, pour une organisation de 10 personnes possédant 100 Go de stockage découpés en tranches de 10, l’administrateur·ice de l’instance est libre de redistribuer l’espace différemment selon les besoins réels des un·es et des autres.

Enfin, dans un autre cas, nous avons pu voir que cette mesure a incité à préserver l’usage d’un NAS local pour de l’archivage et ne mettre sur Liiibre que les fichiers les plus récents. Si nous les avions dotés de plusieurs To, comme le font classiquement les GAFAM (qui ont tout intérêt à emmagasiner un maximum de données) il est fort probable qu’iels auraient tout téléversé sur leur instance et auraient mis au placard un équipement pourtant fonctionnel.

Visio mutualisée et qualité plafonnée à 720p

Liiibre intègre une solution de visio basée sur Jitsi Meet. Là aussi, nous avons choisi la voie de la mutualisation en priorité. Une seule instance est déployée pour servir toutes nos organisations, y compris celles avec une instance Liiibre dédiée.

En effet, rares sont celles qui ont besoin de faire de la visio tout au long de la journée, la charge se répartit assez naturellement et nous observons une satisfaction globale plutôt bonne. Et lorsque le contexte de certaines organisations le nécessite nous proposons une instance Jitsi dédiée, mais cela représente une minorité chez nous.

Enfin, Jitsi Meet permet notamment d’échanger en haute définition 1080p. Il y a quelques années, on aurait pu voir le déploiement d’une telle qualité comme un défi technique, aujourd’hui on a plutôt décidé de régler nos instances pour qu’elles ne dépassent pas une résolution de 720p. Et le résultat est tout à fait suffisant pour ce cas d’usage.

En terme de mesure, passer de 1080p à 720p a pour effet de diviser par deux la sollicitation du réseau (6Mbps vs 3Mbps).

Côté serveurs, une question d’équilibre

Outre la possibilité de s’y connecter, quelle est la seconde qualité la plus importante pour l’usager·ère lorsqu’iel accède à un outil en ligne ? Son temps de réponse.

Et cela n’est pas qu’une question d’outil en ligne, c’est relatif à toute interface sur ordinateur. Des recherches portaient déjà sur le sujet en 198412 (et même plus tôt encore).

Or améliorer le temps de réponse influe sur l’impact écologique d’un outil en ligne. De nombreux facteurs entrent en jeu, les premiers auxquels on pense : la vitesse de connexion (celle-ci étant liée aux infrastructures, l’impact n’est pas le même pour une connexion filaire, wifi, 3g, 4g, 5g), la quantité de données à transférer, les performances de sa machine et sa façon de l’utiliser (ce n’est pas pareil selon le système d’exploitation, le nombres d’applications lancées, etc), le navigateur.

Mais aussi… Le nombre de serveurs derrière pour fournir le service, leur performance et la façon dont ils sont gérés et dont les services sont hébergés…

En tant qu’hébergeur, ce sont sur ces derniers éléments que nous pouvons principalement agir pour influer sur le temps de réponse de vos outils au sein de Liiibre.

Mais jusqu’où aller ? Si gagner quelques dixièmes de seconde implique de notre côté de mobiliser plus de ressources et donc d’augmenter l’empreinte écologique de votre instance Liiibre, jusqu’où cela en vaut-il la peine ?

Pour aborder cette question à ce jour, notre approche pourrait se résumer ainsi :

  • Faire preuve de réserve lorsqu’on déploie nos services en favorisant le minimum de ressources sollicitées avant tout
  • Améliorer en continu nos méthodes pour optimiser au mieux l’usage de nos machines
  • Mobiliser de nouvelles machines en dernier recours et privilégier du matériel d’occasion
  • Évaluer si le temps de réponse nous semble correct à l’usage (en tentant autant que possible de faire preuve d’objectivité) et être à l’écoute de nos organisations (et la grande majorité sont satisfaites en l’état).

Et si on tentait d’évaluer l’empreinte de tout ça ?

À ce jour, l’ensemble des services mis à disposition par IndieHosters mobilise 17 machines physiques13 (14 achetées d’occasion et 3 neuves dont on va se séparer prochainement) et 29 machines virtuelles (6 dont on va se séparer prochainement) réparties entre Falkenstein et Helsinki pour bénéficier à environ 64 organisations, soit quelques 14 000 usager·ères inscrit·es.13

Pour aiguiser notre réflexion et l’enrichir de données tangibles, nous avons entrepris de mesurer l’empreinte carbone liée à l’hébergement d’une instance Liiibre — en suivant une approche « local based » évidemment. Une tâche qui s’avère plus complexe qu’elle n’y paraît au premier abord tant on manque de données dans le secteur (étonnamment !). Heureusement, nous avons l’immense chance d’être épaulés par Eric Fourboul et Benoit Petit qui oeuvrent chez Hubblo et co-animent ensemble Boavizta et également par Julie Orgelet (DDemain).

Nous vous ferons part de ce projet et de ses résultats dans le prochain article !

Et si vous souhaitez aller plus loin en attendant, nous ne pouvons que vous recommander cet excellent article (certes un peu ardu il faut dire) justement de nos ami·es de chez Boavizta dans lequel iels ont déplié leur méthodologie pour tenter de calculer l’empreinte de la fabrication d’un serveur.

Merci à David Ekchajzer (Hubblo) et Gauthier Roussilhe pour leur relecture attentive et leurs remarques.

  1. Chiffres provenant de chez nos amis de Boavizta

  2. Nous n’omettons pas que l’empreinte carbone n’est qu’une dimension et qu’il faudrait notamment prendre en compte l’impact sur les ressources en minerais et la biodiversité. Ce n’est pas l’envie qui manque mais difficile de tout faire en même temps dans notre petit équipe. Si vous êtes chercheur·euse sur le sujet et que vous souhaitez contribuer, n’hésitez pas à nous contacter. 

  3. Enquête Harris Interactive : Développement du numérique et enjeux environnementaux : une possible cohabitation ? 

  4. Carbone 4 : Electricité “verte” : un outil pertinent pour les entreprises ? 

  5. Cette vidéo est particulièrement instructive sur la façon dont l’électricité « irait » du générateur à la prise de nos machines. Néanmoins tout le monde ne semble pas d’accord avec cette vidéo au sein de la communauté scientifique, bref c’est compliqué. ^^ 

  6. On pourrait élargir aux énergies non carbonés mais pour éviter d’ouvrir le débat sur le nucléaire, dont on ne cherche pas à s’échapper mais qui n’est pas encore bien clair au sein même du collectif, on se concentre sur les énergies renouvelables pour le moment. 

  7. Carbone 4 : Electricité “verte” : un outil pertinent pour les entreprises ? 

  8. Ça vous paraît fou ? Pourtant c’est très bien expliqué dans cette vidéo du Réveilleur. 

  9. Difficile d’obtenir une telle information, j’ai tenté ma chance en leur écrivant par email. Si j’obtiens des réponses, je ne manquerai pas de vous en reparler dans ce blog. 

  10. Pour information, Enercoop semble déterminé à favoriser la démocratisation des contrats PPA

  11. Si vous avez des pistes de centre de données localisés en France et alimentés en direct par énergies renouvelables (donc à priori Enercoop en fait) nous sommes preneurs ! 

  12. Ben Shneiderman - Response time and display rate in human performance with computers : DOI 

  13. Plus précisément, nous louons nos machines à Hetzner. Parmi ces machines, nous pouvons choisir si elles sont d’occasions ou neuves. Et lorsqu’on se « sépare » d’une, on arrête de la louer et celle-ci est mise aux enchères pour d’autres clients. Plus d’infos à ce propos par là : https://www.hetzner.com/sb  2

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